Bruxelles, 26 mai 2023- Le déroulement du processus électoral en République démocratique du Congo (RDC) a été vendredi, au centre d’échanges, à Bruxelles, en Belgique, entre la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et le Parlement européen.
« Le processus électoral s’est jusqu’à présent tenu en trois phases bien distinctes : la cartographie des centres d’inscriptions électoraux, l’enrôlement des électeurs congolais et la modification en conséquence du nombre de sièges prévus pour la députation à l’Assemblée Nationale », a fait savoir le président de la CENI, Denis Kadima aux membres des commissions des Affaires étrangères et du Développement du Parlement européen.
Il a indiqué que plus de 43 millions d’électeurs ont été enregistrés, en ce compris les Congolais vivant en Afrique du Sud, en Belgique, au Canada, aux Etats-Unis, et en France.
« La CENI a pu rayer des listes électorales plus de six millions de Congolais, soit parce qu’il y avait des doublons, soit parce que certains des citoyens enregistrés étaient des mineurs », a fait remarquer son président M Denis Kadima.
Il a informé également qu’à propos de l’Est du pays, où certaines zones sont occupées par des groupes armés rebelles, la CENI a réassigné aux zones sinistrées le même nombre de sièges électoraux qu’à la législature actuelle.
Il a également rappelé que « le seul et unique objectif de la CENI reste le même : préparer des élections de qualité, libres et indépendantes en RDC », avant d’affirmer que « le premier défi immédiat de la CENI est de tenir le délai électoral, en prenant en compte les risques sécuritaires, logistiques, sanitaires parfois et même juridiques ».
Présentation de la suite du calendrier électoral
Le président Denis Kadima a ensuite présenté les étapes suivantes du processus électoral : le 25 Juin, l’électorat sera convoqué pour la députation nationale. Le 2 août, il le sera de nouveau pour la députation provinciale et les conseillers communaux. Enfin, le 1er septembre, se déroulera la convocation de l’électorat pour la présidentielle.
« Le budget de la CENI est de 1,1 milliard de dollars et que 600 millions de dollars ont déjà été versés », a-t-il dit, avant d’inviter les observateurs internationaux à palper de leurs propres yeux le processus électoral.
De son côté, La vice-présidente de la Commission du Développement du Parlement européen, Mme Pierrette Herzberger-Fofana, a appelé la CENI, de concert avec le gouvernement congolais et la société civile, à œuvrer à la bonne réalisation de « free and fair elections » « élections libres et transparentes », ce qui légitimerait davantage la RDC en tant que partenaire fiable sur la scène internationale et par extension, le partenariat avec l’Union européenne.
L’ambassadeur de la RDC en Belgique, aux Pays-Bas, au Luxembourg et auprès de l’Union européenne, Christian Ndongala, qui a assisté à cette audition, a salué pour sa part le travail de la CENI, puis rendu un hommage à la population congolaise sinistrée après la catastrophe de Kalehe dans la province du Sud-Kivu.
Le diplomate congolais s’est exprimé également sur certaines questions d’actualité notamment celle relative aux débordements qui ont lieu lors de la manifestation organisée par l’opposition congolaise le 20 mai à Kinshasa. Sa position est la reconnaissance d’un maintien de l’ordre « déplorable ». Il a néanmoins tenu à rappeler que dans le monde entier, et pas seulement en RDC, des situations similaires s’étaient produites auparavant. Des bavures policières existent, comme partout ailleurs, sans pour autant remettre en question les progrès de la démocratie dans notre pays, soulignant au passage les efforts des autorités congolaises dans le renforcement de l’état de droit et la protection des civils, a déclaré l’ambassadeur Christian Ndongala Nkuku.
De plus, il a précisé que tout comme certains policiers, depuis mis à pied, plusieurs manifestants souhaitaient créer de la violence en marge du rassemblement politique.
Par conséquent, ajoute SEM Christian Ndongala, il importe avant tout que la justice suive son cours, et observe « qu’une leçon doit être tirée de cet évènement : la police congolaise a besoin de plus de moyens en vue de la professionnalisation de ses gardiens de la paix », a-t-il déclaré en conclusion.