Le PDL-T145 ou la réponse de l’État congolais aux défis de la croissance démographique en Afrique
Bruxelles 6 oct. 2023 (ACP) – Le programme de développement local des 145 territoires, en vue d’améliorer les conditions et le cadre de vie des populations rurales de la République démocratique du Congo, a fait l’objet d’une conférence animée vendredi à Bruxelles, par l’ambassadeur de la RDC au Benelux, a appris l’ACP de source diplomatique.
« Ce projet, d’un montant total d’environ 1,6 milliard de dollars, vise à autonomiser les 145 territoires qui sont répartis dans les 26 provinces que compte le pays et projette à terme de sortir 25 millions de Congolais de la pauvreté », a expliqué le Prof. Christian Ndongala Nkuku aux étudiants de l’Ecole royale militaire (ERM) de Belgique.
Le bilan d’étape de ce programme est fort remarquable, tandis que ses perspectives s’annoncent prometteuses pour le développement territorial transversal de la RDC, a souligné le diplomate congolais, au cours de cette conférence intitulée « Croissance démographique en Afrique : défis et développement ».
L’orateur a démontré le rapprochement des rapports existant entre la démographie, la croissance économique et le développement en Afrique. Ainsi, alors que le solde naturel est négatif sur un certain nombre de continents, sauf en Asie, il revient que la population africaine est en passe de devenir la deuxième à l’échelle de la planète, à l’horizon 2050, après l’Asie, en ce qu’elle enregistre la plus forte croissance, a déclaré M. Ndongala.
En effet, a-t-il soutenu, après 1950, la croissance démographique au cours de cette période était due à la baisse du taux de mortalité, car celui-ci a diminué de 50% au cours des 30-40 années suivantes en Afrique et en Asie.
Fixer les populations sur leurs terres
Le conférencier a noté que le déplacement des personnes et ses conséquences économiques constituent un dilemme énorme, car dans une économie mondialisée, le capital peut se déplacer rapidement, alors que le travail est moins mobile et limité par des différences culturelles et linguistiques. En outre, il y a moins de consensus sur la libre circulation des travailleurs que sur la libre circulation des capitaux.
La libre circulation des populations à l’intérieur des frontières d’un État induit un mouvement des masses en provenance des régions rurales vers les grands centres urbains, une situation à laquelle de nombreux pays n’étaient guère préparés, a-t-il fait remarquer.
Aussi, la mise en œuvre du PDL-145 T en RDC constitue-t-elle une piste pour le gouvernement congolais afin de mettre un frein aux déplacements incontrôlés des populations en les fixant sur leurs terres.
En termes d’investissements, de formation et de perspectives, le diplomate a cité le cas des jeunes issus de bandes urbaines qui sont en ce jour en formation à Kaniama-Kasese, au Katanga, indiquant que certains d’entre eux ont été envoyés en Afrique du Sud pour parachever leur formation dans la conduite et la maintenance des locomotives commandées par le gouvernement congolais. Cela démontre que l’État est en train d’assumer sa part de responsabilité, a souligné l’ambassadeur Christian Ndongala.
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