« Diaspora et développement », c’est le thème que le ministre Crispin Mbadu a développé le jeudi 6 novembre dernier à Bruxelles, lors des échanges qu’il a eus avec les membres de la diaspora congolaise dans le cadre de la tournée qu’il effectue en Occident et dont le Benelux en constituait la dernière étape.
« Vous êtes cette force dont le pays a besoin, et nous allons travailler la main dans la main pour définir ce qu’il convient de faire », a déclaré M. Mbadu au cours de la rencontre, à bâtons rompus, qu’il a animée à l’ambassade de la RDC à Bruxelles en présence d’un peu plus de deux-cents participants venus de partout en Belgique pour l’écouter.
Le ministre a abordé de nombreux sujets qui intéressent les communautés congolaises de la diaspora, notamment les différents aspects des questions liées à la double nationalité et à la contribution des Congolais de l’étranger aux efforts de développement de la RDC.
«Je suis venu à Bruxelles à l’écoute de vos désidératas. Lorsque l’on parle d’investisseurs, de porteurs de projets, il s’agit également de chacun d’entre vous», a assuré le ministre délégué qui a salué les interventions des membres de la diaspora congolaise dans le social de leurs familles. Il a aussi reconnu explicitement leur apport considérable dans la mise en œuvre des projets à impact direct visant à améliorer la qualité de vie de populations bénéficiaires notamment.
S’agissant de la question précise de la double nationalité, où il était attendu d’ailleurs, question au sujet de laquelle il promet d’ouvrir le débat au plan national, M Crispin Mbadu a fait remarquer que « nous devons prendre en compte les craintes légitimes de nos compatriotes de l’Est, du fait que nous avons neuf pays qui nous entourent et dont quelques-uns ne nous sont pas favorables ; cependant, il existe un moyen de contourner cette difficulté en interdisant le processus aux ressortissants de ces pays, tel que cela est pratiqué au Ghana », citant en exemple le cas de ce pays.
Il a appelé, à cet effet, les membres de la diaspora congolaise dans son ensemble à se structurer autour d’une «fédération» ou d’un «Haut conseil» doté d’une représentation faîtière légitime qui sera mise en place selon les règles démocratiques.
Le ministre délégué a également annoncé le projet de création une base de données de compétences qui aura entre autres missions, celles de cartographier et d’identifier les ressources humaines disponibles des Congolais de la diaspora.
Cette base de données pourrait agir, notamment en tant qu’outil de consultance et servir de réserve de recrutement.
«La RDC a besoin de vos projets dans les secteurs les plus divers, notamment l’agriculture ou l’hôtellerie, et dans bien d’autres domaines encore en pleine expansion et nous serons là pour vous accompagner», a rassuré le ministre Mbadu pour qui la communauté congolaise de la Belgique représente la plus grande force de la diaspora, grâce à sa proximité d’une part avec le Benelux et d’autre part avec les institutions européennes, avant d’exhorter les nombreux élus belges d’origine congolaise à mener des actions de lobbying stratégiques au bénéfice de la RDC.
Dans ce contexte, Crispin Mbadu a déploré le faible taux de participation des « ressortissants congolais de l’étranger» aux élections générales de décembre 2023 où 90% d’entre eux ont été exclus en raison de documents exigés et notamment de certaines dispositions de la loi. Il a promis de proposer que les différents pays de résidence de Congolais soient élevés, autant que possible, au niveau de circonscriptions électorales, avec des candidats éligibles, nous inspirant des Marocains, des Sénégalais et des Maliens, pour ne citer que ces trois communautés d’origine africaine.
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